Vilcabamba
Dimanche, je décide d'aller à Huancacalle, à 3 h de taxi collectif de Quillabamba. Départ matinal pour être sûre d'avoir un taxi vers 14-15 h pour rentrer à Quillabamba. De Huancacalle, promenade très agréable qui conduit aux sites incas de Rosaspata et de Ñusta Hispana. Les paysages sont magnifiques, les ruines bien entretenues, et ... il n'y a aucun touriste !
En route vers Ñusta Hispana :
De retour à Huancacalle, il n'y a aucun taxi qui attend pour redescendre à Quillabamba. Je retrouve Víctor, un guide de l'Institut National de la Culture avec qui j'avais papoté quelques minutes le matin. Il me conseille de commencer à redescendre vers les autres villages, pour avoir plus de chances de trouver un taxi allant vers Quillabamba. Lui rentre chez son frère Edgar, à Lucma, 7 km plus bas. Plutôt que d'attendre, je descends avec lui. Finalement, j'arrive à Lucma sans avoir trouvé de véhicule. "Ahorita va a llegar" (un taxi va arriver tout de suite), me répète-t-on. Les heures passent... On m'offre le goûter... on me prête une veste (en débardeur il fait froid dès que le soleil disparaît)... Il y a un championnat de foot aujourd'hui, on me dit que les taxis vont venir une fois que les matchs seront finis... J'attends... rien... Il y a toujours 1 ou 2 véhicules vers 17 h, m'assure-t-on... 17h... 18h... 19h... Là, on me dit qu'à cause du foot et de l'alcool qui va avec, les passagers qui voyagent habituellement le dimanche soir (les enseignants notamment) ne redescendront à Quillabamba que le lendemain... et que je vais donc devoir rester ici jusqu'à 3h30 du matin, lorsque les premiers taxis descendent vers Quillabamba... Zut de zut ! Me voilà coincée dans un village sans hôtel, sans restaurant, avec un seul téléphone solaire qui ne marche plus après 19 h! Du coup, je passe la soirée et la nuit avec la famille de Víctor : son frère Edgar, la femme de celui-ci : Francisca, et leur bébé Erick Mickael. Ils m'offrent le dîner, qu'on prend dans la cuisine où courent de tous les côtés les cuyes (sorte de petits hamsters), certains sont tout mignons, ils n'ont qu'un jour ... Víctor va me chercher des plantes (sábila) pour essayer de soigner mes piqûres de moustiques qui s'infectent (forcément, mon désinfectant est à Quillabamba...). Ils m'installent un lit avec tout plein de couvertures (c'est sûr, c'est du rustique...). Et plutôt que de redescendre immédiatement le lendemain matin, je décide d'aller visiter des ruines incas proches du village. Une fois sur place, autant en profiter ... Víctor me trouve une guide parmi ses voisines, Evangelina, 34 ans, 6 enfants.
Départ à 6h30, après un petit-déjeuner conséquent : riz, oeuf, maïs... à 6h du matin !! Evangelina me conduit voir d'anciens callancas (sortes d'entrepôts), puis l'inca wakana (grande esplanade)... elle me fait goûter le suc des fleurs des arbres, si prisé par les colibris qu'on voit à plusieurs reprises. Puis on va à Huayna Pata (là où les jeunes faisaient leur service militaire) manger les choclos (maïs) que Francisca m'avait donnés pour la route. Retour au village pour aller visiter l'église coloniale, les ateliers de meubles en bois et de tuiles... Ca ressemble aux Missions de Bolivie, tous ces ateliers sont organisés par la paroisse qui gère une grande partie de l'activité du village.
Enfin, retour à Quillabamba en combi (minibus).
Bref, j'ai bien aimé Quillabamba, son ambiance décontractée, ses habitants si chaleureux, et qui ont le rire et le sourire faciles. Seul point noir : les bestioles (les fourmis notamment et ces affreux moustiques dont les piqûres sont si douloureuses...)