Abancay, retour dans les Andes

Partie vers 6h30 d'Iquitos, j'arrive vers 8 h à Lima, et je suis attendue à l'aéroport par un ami. Une petite journée de repos dans le quartier de los Olivos, une délicieuse parihuela le midi, une balade dans ce quartier très vivant... Puis il faut filer à La Victoria, un quartier populaire de Lima, d'où je prends le bus Expreso Sánchez pour Abancay, dans les Andes.

On arrive vers 11h30 à Abancay, la capitale du département d'Apurimac, au milieu des montagnes, à 2378 m d'altitude. C'est une des régions qui avait été durement touchée par le terrorisme dans les années 80.

    Departamento de Apurímac     

Après avoir laissé mes affaires au petit hôtel Apurimac Tours, je vais me promener dans la ville et essayer d'avoir quelques informations touristiques à la mairie. Je cherche un guide pour aller au Santuario de Ampay le lendemain. A la mairie, je rencontre une jeune, Vetzaveth. Elle me conduit à un hôtel où elle travaillait avant, pensant qu'on pourrait m'y trouver un guide. Finalement, le jeune réceptionniste, Rolando, me propose de partir avec son Frère Edmel, étudiant en tourisme, qui connaîtrait bien le coin. Le rendez-vous est fixé très tôt le lendemain matin.

En attendant, comme Vetzaveth a fini sa journée de travail, elle me propose qu'on aille se promener. Évidemment, j'accepte. On passe chez elle pour qu'elle enfile des baskets au lieu de ses chaussures à talons, et on commence à grimper sur un petit sentier, au milieu des eucalyptus, pour arriver à un point de vue sur la ville. Près du mirador, il y a un petit zoo : les condors en cage, les tigrillos, et les pumas me font vraiment de la peine...

Vetzaveth me montre la partie de la montagne où il y a eu un glissement de terrain qui a ravagé une partie d'Abancay il y a sept ans.

On passe aussi devant l'ancien restaurant (en ce moment fermé) d'une vieille femme qui, pendant des années, aurait vendu des brochettes de viande humaine... elle serait aujourd'hui en prison. On m'a plusieurs fois raconté cette histoire ... légende ou pas, ça fait froid dans le dos.

                  

                                                                         

Santuario de Ampay

Le lendemain matin, évidemment, à l'heure fixée : personne !! Edmel arrive en retard, mais il me dit qu'on aura largement le temps de faire toute la randonnée ... Il a plu une partie de la nuit, ce qui n'est pas trop normal en cette saison ...

A l'heure où l'on commence à marcher en direction du col et du glacier d'Ampay, le centre des visiteurs, où l'on doit acquitter un droit d'entrée, est fermé. On prend le sentier dans une magnifique forêt d'intimpas, pour arriver à une première lagune : Angasq'ocha, à 3200 m, très belle dans le brouillard. Et on continue à grimper pour arriver vers 10 h à la deuxième lagune : Uspaq'ocha, à 3750 m. Les reflets sont absolument splendides. Et là, petit problème avec mon « guide », qui n'a amené ni à boire ni à manger ... et qui me dit n'être jamais monté plus haut ... il ne connaissait le chemin que jusque là.. Oh, je déteste qu'on me mente ... On essaie, on se perd, on fait demi-tour ... et on continue, pour atteindre d'autres petits lacs, vers 4700 m... Je fais la dernière partie du sentier seule, mon « guide » se sentant fatigué... Malgré ces petits soucis, je ne regrette vraiment pas cette randonnée, car les paysages sont vraiment beaux... et j'ai pu voir que je n'ai pas de problème avec l'altitude (pour moi, il s'agissait aussi de me réacclimater à l'altitude avant le pèlerinage de Coylluritty dans quelques jours).

La redescente est vraiment très longue. Qui plus est, à la fin, mon « guide » se trompe de chemin... Je lui avais pourtant fait la remarque à un croisement ... mais bon c'était lui le guide et je l'avais suivi... Et on s'est retrouvés dans une ferme, sans autres habitants que 5 gros chiens dans la cour qui nous ont entourés en grognant lorsque mon « guide » a eu la bonne idée de vouloir traverser la cour de la maison... pour se rendre compte 2 mn plus tard que son sentier était sans issue ... Il a donc fallu braver de nouveau les chiens, retraverser la cour de la maison, et prendre le sentier que j'avais repéré... Moi qui ai terriblement peur des chiens .... Ambiance, ambiance .... Bon, on a quand même réussi  à rejoindre Abancay avant la nuit, vers 18 h... on marchait depuis 6h45, et on ne s'est quasiment pas arrêtés de s'arrêter de la journée ...

                                              

                    

            

                                              

                

                                                                 

                     

Après ces mois de voyage, j'ai vraiment besoin de me trouver un couturier ... On m'en indique un, dans un petit centre commercial, tout près de mon hôtel. C'est José. J'y allais juste pour ma veste, mais pour le coup, tout y passe : veste, pantalon, sac-à-dos ... Il aime beaucoup les voyageurs « routards »... et il refuse donc que je le paie pour les réparations. Moi qui pensais que mon sac-à-dos était bon à jeter, le voilà prêt le lendemain matin pour faire encore beaucoup de route !! Merci José !!

Encore une petite promenade (petite, car la rando d'hier m'a laissé de belles courbatures!) dans cette ville paisible, au climat fort agréable, avant de prendre en fin de matinée le bus de Celtur pour Cusco. 4h30 sur une route très belle, qui passe près de magnifiques canyons, avant d'arriver à Cusco et de rejoindre mon petit hôtel Qoricancha où certaines de mes affaires sont entreposées depuis déjà plusieurs semaines.

               Eglise d'Abancay