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Caminante no hay camino...
6 juin 2009

Ccoylloritty, le départ

Ccoylloritty           P1090022    

Il y a quelques années, lors d'une fête pour l'Assomption à laquelle j'étais invitée à Chivay, dans la vallée du Colca, j'avais rencontré des jeunes d'un groupe de danses de Cusco – une confrérie (comparsa) en fait. Comme le veut la tradition, ils avaient été invités trois années suite à venir danser pour la Vierge de l'Assomption. Je les y avais donc retrouvés l'année suivante, on avait sympathisé, et j'étais repartie avec eux pour Cusco. Depuis, on s'est revus plusieurs fois, et ils m'ont maintes fois proposé de me joindre à  leur confrérie pour participer au pèlerinage de Coylloritty. Ils m'ont offert un livre sur le pèlerinage, m'ont montré des vidéo ... Un jour j'irai ...

Pour une fois que je suis enfin disponible en juin, voilà donc une fête religieuse que je ne veux pas manquer ! A Cusco, très peu d'agences touristiques proposent de participer à cette fête, qui reste encore très préservée. Et je suis vraiment heureuse de pouvoir la vivre « de l'intérieur », avec ces amis danseurs. Je ne sais pas trop comment se dérouleront les 3 jours, ce qu'on va y faire, où on va dormir... On m'a juste dit de prévoir un sac de couchage et un tapis de sol. Pour le reste, je ne m'occupe de rien...

Qoyllur Ritty (en quechua, « l'Etoile des Neiges », ou plutôt « la Neige resplendissante », ou « la Glace blanche resplendissante »), c'est le pèlerinage amérindien le plus grand et le plus remarquable d'Amérique Latine. Le sanctuaire du Seigneur de Qoyllur Ritty se trouve au pied du glacier Sinakara, en pleine cordillère Vilcanota, dans la région de l'Ausangate, dans le district d'Ocongate, à plus de 4600 mètres d'altitude. Plusieurs dizaines de milliers de pèlerins, musiciens, danseurs, de la région de Cusco, mais aussi d'Arequipa, de Lima ou d'ailleurs, y participent chaque année.

A la fin du 18e siècle, un enfant berger des Andes, Mariano Mayta, gardait son troupeau d'alpagas au pied du glacier Sinakara lorsqu'il rencontra Manuel, un enfant métis, aux cheveux clairs, qui devint son ami et l'aida à s'occuper de ses bêtes. A partir de ce jour, les animaux se multiplièrent miraculeusement.  Pour remercier ce jeune métis, le père de Mariano voulut lui acheter de beaux habits neufs. Mais il n'en trouva pas d'aussi beaux que ceux du petit Manuel.  Apprenant cela, l'évêque de Cusco chargea le prêtre d'Ocongate de mener l'enquête. Mais dès que le curé aperçut Manuel, il fut aveuglé par une lumière resplendissante, et l'enfant disparut en laissant derrière lui un arbre en forme de croix. Le jeune Mariano mourut d'émotion et de chagrin, on l'enterra sous le rocher d'où provenait la lumière fulgurante, et sur cette roche apparut l'image d'un Christ en croix. Lorsque la nouvelle du miracle se propagea, les gens commencèrent à venir prier... Puis un sanctuaire fut érigé. On peut encore voir aujourd'hui dans le sanctuaire une roche plate sur laquelle on distingue l'image du Christ en Croix ... Telle serait l'origine du pèlerinage...

Cette année, il a lieu les 7 (jour de la pleine lune), 8 et 9 juin.

Le vendredi 5, déjà, a eu lieu une veillée de prières et de danses au sein de la confrérie à laquelle je vais me joindre. Il s'agissait aussi de tout mettre au point avec le « mayordomo » (le parrain). Cette année il s'agit d'un Péruvien résidant en Espagne. C'est lui qui finance en grande partie les nouveaux costumes du groupe, qui s'occupe des repas pour tout le monde, paie les musiciens, veille à la bonne organisation de la confrérie, et pendant toute la montée vers le glacier, c'est lui qui transportera la demanda (objet d'orfèvrerie, sorte de petit retable portatif), qui sera ensuite placée dans la chapelle auprès des autres demandas, pour la durée du pèlerinage.

Le samedi 6, dans la soirée, je retrouve les membres de la comparsa (confrérie) dans une grande salle communale.  Alors qu'un repas est servi à toutes les personnes présentes, quelques musiciens égaient la soirée, et chacun vérifie tout son matériel. Les responsables distribuent les différents costumes à chacun : des jupes et des jupons, des chemisiers, des foulards de différentes couleurs, que les danseuses essaient ensuite, tant bien que mal, de caser dans leur sac-à-dos. Je suis impressionnée par la quantité de vêtements qu'ils emportent... Puis vient le moment des bénédictions : chacun doit s'agenouiller devant l'image du Seigneur.

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